jeudi 23 octobre 2014

Tourisssse

Ça commence de la même façon que d’habitude: moto jusqu’à Miragoâne, puis minivan. Mais au lieu de descendre à Port-au-Prince, on s’arrête plus tôt, au carrefour Dufort, là où la route de Jacmel rejoint la nationale 2. Après une vingtaine de minutes à regarder les Éconoline pleines nous passer sous le nez, on change de stratégie: allons-y pour un voyage à l’haïtienne. C’est donc (in)confortablement installées au sommet d’un énorme camion rempli de cannes à sucre que nous avons poursuivi notre chemin vers la côte sud du pays. Bon d’accord, je ne recommande à personne de se fabriquer un fauteuil en canne à sucre, mais pour la vue sur les montagnes et le petit vent frais, c’était la première classe.

Jacmel, c’est une jolie ville aux vieilles maisons coloniales, aux plages invitantes et à la communauté artistique vibrante. C’est aussi le point de départ pour se rendre aux Bassins bleus, une série de cascades se déversant dans trois bassins à l’eau turquoise. On s’y est rendues sur des motos conduites par des adolescents manifestement pressés, et je me suis sentie vieille quand je leur ai demandé de ralentir.

Jacmel, c’est aussi de fort belles rencontres: un médecin guinéen travaillant pour la Croix-Rouge, un cycliste anglais en crise existentielle, lancé dans une version haïtienne du périple d’Into the wild, une Française plus créole que les Haïtiens à la tête d’un charmant petit hôtel.

Au retour, on a laissé tombé le camion de canne à sucre pour le chauffeur de la Croix-Rouge, qui devait nous laisser sur la route nationale 2 avant de bifurquer vers Port-au-Prince. Bon, bon, je vous entends déjà: le voyage dans la ouate, elle est douillette au fond. Pas tant que ça: on a eu une crevaison tout juste à la sortie de Jacmel. Avez-vous déjà changé un pneu sous le chaud soleil haïtien?


Mais ce qu’il faut surtout retenir de ce périple, c’est qu’il y a du nouveau dans le palmarès des meilleurs noms d’églises et de tap-taps. Du côté des églises, Dieu en Christ a été détrôné par… Tabernacle de l’amour du Christ (à ne pas confondre avec Tabarnak pour l’amour du criss). Quant aux taps-taps, le nouveau champion est maintenant… Merci calvaire. La compétition se poursuit.

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